Mon père avait raison

Mon père avait raison pour le sport. Photo maton

Je ne me souviens pas de tout mais un peu quand même. Il y avait un truc qui revenait depuis la fin des temps quand il avait envie de parler, c’était de dire « Le sport, c’est le meilleur truc qui soit dans la vie ». Ça faisait bien longtemps qu’il n’en faisait plus. Mais, je l’ai toujours connu disant ça. Et oui, il a bien raison. Le sport m’a sauvé la vie.

Quand j’étais enfant, j’ai eu une passion très forte pour le hockey-sur-gazon, auquel je jouais au bois de Boulogne, à Sablons. C’était ma maîtresse d’école qui avait organisé ces cours. Par je ne sais quel moyen, elle était connectée au Racing Club de France qui avait une équipe à la Boulie. Mme Cazaban avait monté des équipes, des cours et des entraînements le mercredi quand il n’y avait pas école. J’adorais ça. J’étais bonne, il paraît. Elle avait même proposé à mes parents de m’inscrire au Racing, précisément. Mais pour toutes sortes de raisons, ça ne s’est jamais fait et j’en ai eu – et ai encore – une longue nostalgie.

Plus tard, quand je racontais ça à des amis, des proches, des collègues, je passais toujours pour la snob du coin d’avoir pratiqué et aimé un sport totalement inconnu en France et forcément « posh », puisque venant d’Angleterre. Je me retrouvais face à ce jugement qui me passait à cent milles. Je ne pouvais le justifier que par une ignorance crasse. Mais à chaque fois, cela me donnait l’occasion de me remémorer combien j’avais aimé pratiquer ce sport et le claquement de la balle dure sur la crosse en bois. Ce son sec, qui voyage plus ou moins vite à mesure que l’air est humide, faisait partie des choses et des sensations qui finalement ne m’ont pas quittées.

Aujourd’hui, il y a quelques jours, nous sommes confinés pour la deuxième fois cette même année. Les écrits que j’avais commencés en mars, je ne les ai pas poursuivi pour toutes sortes de raisons. Le printemps a été difficile et cette époque aura été l’une des plus spéciales de ma vie.

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